Mémoire d'archives
L’éveil touristique de la station de Fionnay
Chaque année, les archives communales de Val de Bagnes reçoivent des documents sous la forme de dons ou de prêts qui proviennent de personnes privées, de familles ou d’associations. Ces documents – anciennes cartes postales, tirages photos, ephemera, etc. – sont numérisés et conservés au sein des collections de la Commune. Ils permettent de mettre en valeur le patrimoine et de (re)découvrir l’histoire de la région.
À la Belle Époque, Fionnay devient le lieu de villégiature principal du Val de Bagnes. De simple mayen habité quelques semaines durant l’année par les paysans de Lourtier et de Champsec, il développe une offre d’hébergement pour accueillir les alpinistes et les amateurs d’excursions en montagne.
La construction d’hôtels simples et rustiques
Les années 1880 sont caractérisées comme l’une des phases les plus intenses de la construction hôtelière en Suisse. Le Valais n’échappe pas à cette frénésie et de nombreuses stations alpestres émergent à cette période. Contrairement à l’Engadine ou à l’Arc lémanique, où l’hôtellerie fut construite avec gigantisme et pour une classe aisée européenne, les hôtels de montagne valaisans furent conçus pour répondre aux besoins spartiates d’une clientèle anglaise. Attirés avant tout par les glaciers, les hautes cimes et le panorama, les alpinistes anglais recherchent l’essentiel, soit une chambre et une salle à manger.
Les premiers hôtels de Fionnay sont une parfaite illustration de ce phénomène. Les moyens financiers sont limités et les sentiers étroits et difficilement carrossables ne permettent pas le transport de matériaux lourds, comme l’acier et le fer. On se résigne à construire avec du bois abattu sur place, de la chaux ou du mortier brûlé dans la vallée même.
À l’été 1890, situés à quelques mètres de distance, deux hôtels d’une vingtaine de lits ouvrent leurs portes : l’Hôtel-Pension de la Rosablanche (premier nom de l’Hôtel du Grand Combin) et l’Hôtel-Pension de Fionnen (premier nom de l’Hôtel Carron). Le confort est rudimentaire : les salles publiques sont chauffées au bois, l’eau est prise à la fontaine et les égouts sont déversés à même la rivière. En 1893, la Pension Chanrion est érigée et quatre années plus tard, l’Hôtel-Pension des Alpes.
L’agrandissement des hôtels
Au début du XXe siècle, Fionnay gagne ses lettres de noblesse comme station alpestre. Les hôteliers entreprennent des travaux considérables et transforment leurs établissements. En 1898, Benjamin Carron annexe un nouveau corps de bâtiment à son hôtel et double le nombre de chambres. Il fait installer le télégraphe, ajoute une véranda vitrée, des bains, des douches et des toilettes avec un système de flush à l’anglaise.
L’exemple de l’Hôtel du Grand Combin est significatif : entre 1905 et 1906, il est rehaussé de deux étages et considérablement agrandi afin de pouvoir y loger jusqu’à 180 personnes. Il devient alors le plus vaste hôtel de l’Entremont. Son propriétaire, Maurice Guigoz (1868-1919), le père du « Lait Guigoz », y accueille des hôtes de marque en provenance des quatre coins de l’Europe, de l’Égypte, de l’Algérie ou encore des États-Unis.
L’Hôtel des Alpes subit lui aussi une complète métamorphose et s’imposera dans le paysage comme une maison de premier ordre. Entre 1907 et 1909, il est totalement reconstruit selon les plans de l’architecte Louis Gard. Sa capacité d’accueil compte plus de 75 chambres. En 1912, on y introduit le téléphone.
À la veille de la Première Guerre mondiale, Fionnay est en mesure de loger plus de 300 personnes et peut s’enorgueillir d’être devenu, en quelques années seulement, un haut lieu du tourisme en Valais. Bien avant l’essor de la station de Verbier et l’engouement pour la pratique du ski, Fionnay est le lieu de villégiature principal du Val de Bagnes. Vantée pour son air salubre, son eau de source abondante, ses forêts de sapins et ses cures de petit lait, la station bénéficie de plusieurs atouts.
Améliorer l’accès de la station
Durant l’entre-deux-guerres, la construction d’une voie carrossable s’avère indispensable non seulement pour desservir la station, mais également pour améliorer le transport des marchandises et le trafic agricole alpestre (foin, bois, troupeaux, produits des alpages). À la grande satisfaction des usagers, la route Lourtier-Fionnay est mise en chantier de 1926 à 1929 et les premières courses postales sont inaugurées l’été suivant.
Malgré cette nouvelle infrastructure routière, la grande crise de 1930 porte un coup de grâce à l’industrie hôtelière bagnarde. Revendus aux sociétés hydroélectriques dans les années 1950-1960, les hôtels de Fionnay seront pour la plupart rasés, sonnant le glas d’une période qualifiée d’âge d’or pour le tourisme du Haut Val de Bagnes.
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